Jeudi 13 février 2025, le Collectif En Vérité a organisé avec Nudj et AgroParisTech, un forum au sujet de l'ultra-transformation et de l'alimentation à la Faculté de Pharmacie de Paris.
Après une introduction inspirante menée par Barthélemy Peuchot (co-fondateur de Nudj), David Garbous (Président Collectif En Vérité) et Salomé Falise (responsable du Food’InnLab à AgroParisTech), Mathilde Touvier (directrice de recherche à l'Inserm) a présenté l'impact des aliments ultra-transformés sur la santé.
Deux tables rondes animées par Pierre Raffard (présentateur de l'émission Voyage en Cuisine) ont suscité des échanges enrichissants et ont permis d'explorer des solutions concrètes :
Table-ronde 1 : l'ultra-transformation : définition et impacts avec Kelly Frank (fondatrice de Goûm), sophie landaud (professeure à AgroParisTech) et Jean-David Zeitoun (docteur en médecine et en épidémiologie clinique)
Table-ronde 2 : un engagement pour des produits moins ultra-transformés réunissant Marine Balmens (chef de groupe Marque chez Coopérative Biocoop), Carole Galissant (présidente Commission Nutrition du SNRC), Julia Terpman-Perot (coordinatrice et responsable développement Collectif En Vérité) et Barthélemy Peuchot.
Enfin, Michèle Crouzet (ancienne députée investie sur les sujets d'alimentation) et David Garbous ont souligné l'importance de l'implication des pouvoirs publics dans la mise en place d'alternatives bénéfiques.
« Aujourd’hui, 70% des produits emballés en rayon sont fabriqués avec des ingrédients ultra-transformés » Barthélemy Peuchot, cofondateur de NUDJ.
Face aux préoccupations croissantes concernant les effets des aliments ultra-transformés (AUT) sur la santé, confirmées par le récent rapport de l'Anses, ce forum avait pour objectif de mobiliser des scientifiques, des experts, des entrepreneurs et des politiques pour décrypter l'impact des AUT et explorer des pistes concrètes pour réduire leur présence dans notre alimentation et améliorer l'information des consommateurs.
Aujourd'hui, il est nécessaire :
Plus de 85 études dans le monde montrent un lien entre ultra-transformation et pathologies type maladies cardio-vasculaires, diabètes, cancers, dépression, obésité, etc.
Certains acteurs explorent déjà des solutions pour réduire l'utilisation des ingrédients ultra-transformés (Nudj, Biocoop et plus globalement les entreprises du Collectif En Vérité) via la reformulation, le changement de fournisseurs et la suppression d'ingrédients controversés, allant jusqu'à l'arrêt de certaines références ! En restauration collective, l'harmonisation des pratiques et la formation des cuisiniers sont également des enjeux clés.
Mathilde Touvier, directrice de recherche en épidémiologie nutritionnelle, a rappelé l'existence d'une association notable entre l'ultra-transformation alimentaire et un large éventail de problèmes de santé. Les données issues de plus de 85 études internationales suggèrent un lien avec des pathologies aussi diverses que les cancers, les maladies cardiovasculaires, les syndromes dépressifs, les troubles gastro-intestinaux et la prise de poids.
10% de plus de la part d'ultra-transformé dans le régime alimentaire est associé à une augmentation de 12% de risque de cancer
Mathilde Touvier a également souligné l'importance de la classification NOVA, qui catégorise les aliments selon leur niveau de transformation, des aliments peu transformés comme la banane (NOVA 1) aux aliments ultra-transformés riches en additifs comme les conservateurs par exemple (NOVA 4).
Lors de son intervention, elle a appelé pour une réglementation plus rigoureuse, et s'est étonnée du récent rapport de l'Anses, qui, selon elle, n'a pris en compte qu'une fraction des études disponibles sur le sujet, soit 12 ou 13 sur les 85 existantes et n'a pas mené d'auditions exhaustives.
Cliquer ici pour accéder à sa présentation !
Pour visionner la keynote de Mathilde Touvier :
Intervenants : Kelly Frank, Sophie Landaud x Jean-David Zeitoun
Qu'est-ce qui définit un aliment ultra-transformé (AUT) ?
Selon Kelly Frank, la réponse réside dans les ingrédients qui le composent, et leur procédé d'obtention. Il s'agit principalement de substances qui ont été excessivement purifiés par rapport à leur état originel. Pour illustrer, ce sont des ingrédients qui s'apparentent plus à de la chimie comestible qu'à des ingrédients.
La distinction entre « origine naturelle » et « état naturel » est fondamentale : un ingrédient d'origine naturelle peut parfaitement être ultra-transformé.
Sophie Landaud a également insisté sur l'importance de la recherche pour promouvoir des pratiques durables, en valorisant les co-produits et en réduisant les pertes.
Jean-David Zeitoun met en garde sur la complexité du sujet, qui est souvent instrumentalisée par les industries pour freiner la régulation.
L'intervention de l'Etat est nécessaire si on veut faire reculer l'ultra-transformation !
Jean-David Zeitoun a ainsi plaidé à une intervention politique forte, comparable à celle mise en œuvre pour lutter contre le tabac.
Il a été rappelé la nécessité de retrouver le "vrai" goût des aliments, loin des marqueurs de l'ultra-transformation qui ont modifié nos perceptions comme la couleur et l'odeur....
Pour visionner la table ronde :
Intervenants : Marine Balmens, Carole Galissant, Barthélemy Peuchot x Julia Terpman-Perot
Lors de ce temps d'échange, Marine Balmens a insisté sur la nécessité d'améliorer la communication entre industriels et consommateurs et a présenté les initiatives mises en place chez Biocoop depuis 2020 : engagement sur la réduction des ingrédients ultra-transformés dans leur recette, reformulation d'une centaine de produits, arrêt de certaines références, retrait des arômes, etc.
Carole Galissant, a quant à elle souligné l'importance de l'harmonisation des pratiques et de la formation des cuisiniers en restauration collective.
Barthélemy Peuchot, fondateur de Nudj, marque proposant des alternatives végétales 100% naturelles sans ingrédients ultra-transformés a montré que c'était possible de proposer des produits de qualité. Il a toutefois identifié le passage à l'échelle et le financement comme des défis majeurs pour les entreprises qui font
Enfin, Julia Terpman-Perot a rappelé l'importance de casser le triangle de l'inaction : politique / entreprise / citoyen. C'est ce qu'essaye de faire le collectif En Vérité et ses adhérents en s’engageant en faveur de la transparence alimentaire, en rencontrant les élus et les ministères pour essayer de faire avancer les choses et en sollicitant les consommateurs pour valider les solutions qui émergent.
Cliquer sur les présentations de Biocoop et du Collectif en Vérité pour plus d'informations !
Pour visionner la table ronde :
Pour visionner l'intégralité des échanges vous pouvez cliquer ici ou sur la vidéo ci-dessous
Pour télécharger le communiqué de presse :