Le jeudi 12 janvier 2023, le Collectif En Vérité a réuni en exclusivité à l'Assemblée Nationale ses adhérents, des journalistes, des membres du gouvernement et parlementaires afin de dévoiler les résultats de son étude menée conjointement avec BVA sur les attentes des Français en terme d'affichage environnemental.
Afin de nourrir les débats sur le projet d'affichage environnemental, le Collectif En Vérité, qui réunit 60 marques alimentaires demandant la transparence sur les emballages, a décidé d'interroger les Français pour comprendre ce qu’ils souhaitent vraiment savoir et voir, à même le packaging, concernant la valeur environnementale de leur alimentation. Cette étude menée avec BVA vise à s’assurer que l'affichage qui sera retenu par les pouvoirs publics répond aux attentes des Français et est un levier efficace pour encourager la transition alimentaire. En effet, si pour 86% des Français, un score environnemental est essentiel, il doit avant tout répondre à des critères précis et discriminants tels que l’utilisation de pesticides, le mode d’élevage et l’origine.
Ce qu'il faut retenir :
91% des Français consulteraient un indicateur permettant d’évaluer l’utilisation de pesticides s’il existait. Pour 39%, ce serait même le critère le plus important pour évaluer l’impact environnemental d’un produit alimentaire. Pas étonnant quand pour eux, l’offre alimentaire n’est pas adaptée aux enjeux environnementaux (90%) et de santé (80%).
Un quart des Français place le mode d’élevage en tête de ses critères de choix pour un produit alimentaire, et 90% s’y référeraient s’il était clairement affiché. Ils sont aussi très attentifs à l’origine des produits : 80% évaluent ce critère quand il est disponible. Or ce critère est aujourd’hui absent des affichages environnementaux déjà adoptés par certaines marques.
Les indicateurs sur la préservation de la biodiversité (12%), des ressources (12%) et du climat (13%) sont quant à eux jugés prioritaires par seulement un Français sur dix. Les Français confrontés à des produits affichant ces critères dans le cadre de l’étude le confirment : ce sont les indicateurs recouvrant pour eux une réalité précise (utilisation de pesticides, mode d’élevage, origine) qui recueillent l’adhésion et orientent l’achat, plutôt que les indicateurs recouvrant des concepts ou notions plus larges (climat, biodiversité, ressources).
« Qui aurait pu prédire la crise climatique ? » Peut-être les Français, pour qui, à 90%, l’offre alimentaire n’est pas adaptée aux enjeux de climat et de biodiversité. Une frustration qui repose aussi sur la perception de l’information qui l’accompagne. Jugée crédible par moins de 2 personnes sur 10, difficile à comprendre (78%), difficile à trouver (80%) ; elle ne facilite pas le choix des produits alimentaires.
Et d’ailleurs, sur quoi se basent les Français aujourd’hui pour évaluer l’impact environnemental ? Sur des informations qui ne lui sont qu’indirectement reliées mais qui sont disponibles (et parfois en pagaille !) : liste des ingrédients (82%), origine (80%), mentions « sans » sur les emballages (78%), Yuka (33%).
86% des Français se déclarent intéressés par un affichage environnemental. En effet, alors que le sujet pourrait paraître secondaire en contexte d’inflation et de tension sur le pouvoir d’achat, il intéresse des foyers aux revenus diversifiés, aussi bien modestes qu’aisés. En revanche, la sensibilité aux enjeux environnementaux et sociétaux est largement déterminée par l’appartenance générationnelle : les « ambassadeurs » d’une consommation guidée par la conviction d’une urgence environnementale sont à 35% âgés de moins de 35 ans (et à 57% de moins de 50 ans). Les « indifférents » ont à 67% plus de 50 ans.
L’information environnementale doit donc encore convaincre, en particulier, les Français qui n’organisent pas encore leurs achats en fonction de leurs convictions. En priorité les « consom’acteurs », sensibles aux enjeux environnementaux, qui ne savent pas comment agir mais souhaitent le faire (54%). Mais aussi les « indifférents » (16%) pour qui ces enjeux ne sont pas prioritaires.
Pour s’informer sur leur alimentation, les Français comptent d’abord sur le conseil d’acteurs de terrain et de proximité : plus de 8 Français sur 10 déclarent faire confiance à leurs commerçants de proximité (primeurs, bouchers, boulangers, etc.), aux associations de consommateurs et aux agriculteurs. En revanche, plus de 70% ne font pas confiance aux pouvoirs publics, aux marques ou aux médias pour les informer sur l’offre alimentaire.
Pour visionner la conférence de Presse :